Je suis heureuse de vous annoncer que pour tout l'or du monde, je ne cèderais pas ma place !!! non, non, non.
Ma rentrée "d'apprenti" a eu lieu avec les 2ème année du CAP Ebénisterie directement en atelier.
J'ai regagné un établi libre, et j'ai commencé par la fabrication d'un dessous de plat exécuté à la main. Cela ne vous rappelle pas les cours d'EMT du collège il y a 30 ans ? Ah le bon temps de l'éducation manuelle à l'école !!
Réglet, équerre, trusquin, scie à araser, ciseau à bois, perceuse, visseuse, papier à poncer....Le professeur a eu pitié de moi au dernier ponçage, j'ai eu droit à la machine longue de 3 mètres avec un ruban qui se déroule, un vrai bonheur !!
Les élèves, tous des garçons en moyenne âgés de 17 ans, de vrais amours .Très curieux de ma présence, un p'tit gars a pressenti que j'avais auparavant eu une carrière professionnelle et m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai répondu "cadre administratif dans la fonction publique". Et avec un humour très angélique, il m'a rétorqué "ah, vous allez apprendre à travailler maintenant !" .
Dans cet univers, à la différence de l'enseignement général, les élèves sont très solidaires les uns avec les autres. Je n'ai pas ressenti de compétition entre eux. Chacun exécute son meuble à sa vitesse et demande des conseils aux uns et aux autres.
Comme je suis la plus novice, régulièrement, ils viennent constater mon état d'avancement de mon ouvrage et me conseiller sur l'utilisation d'un outil !!
En revanche, je retrouve quelques manies de garçons en rien troublées par ma présence : des rôts bruyants en plein atelier, de la musique technologique diffusée à partir des téléphones portables, des jeux de balle avec des roulos d'adhésif quand le prof s'absente...etc. A mon tour, je les branche, et ils se rappellent de mon existence.
Une journée 1/2 après, j'ai terminé le dessous de plat fini à l'huile que voici :
J'ai donc poursuivi ma formation par la fabrication d'un plateau avec du frisage au carré.......
A suivre....................